Sidikoth Abibou Boukola : une bénévole engagée au cœur du numérique en Afrique

Dans l’ombre, ils sont nombreux à œuvrer discrètement au succès des initiatives portées par l’APNA. Aujourd’hui, les projecteurs se tournent vers Sidikoth Abibou Boukola, responsable de la communication du concours Afri’tech Challenge 2025.

Originaire du Bénin, cette jeune femme se distingue par son sérieux, sa discrétion et une impressionnante envie d’apprendre et d’agir pour l’intérêt commun.

Plongeons ensemble dans son parcours inspirant !

Diplômée en Réseaux Informatiques et Télécommunications avec une spécialisation en Architecture Logicielle, Sidikoth est également certifiée en Data Science. Animée par une passion sincère pour l’accessibilité numérique, elle met ses compétences au service de projets à fort impact social.

Son parcours professionnel débute chez Trellix, entreprise technologique spécialisée dans les services gouvernementaux, où elle gravit rapidement les échelons : chargée de support technique, responsable de l’assurance qualité… Deux ans d’expérience intense et formatrice qui lui permettent d’acquérir une solide expertise technique et managériale.

Sidikoth est également ambassadrice du programme Women IA & Data Academy, engagée activement pour la diversité et l’inclusion des femmes dans le secteur de l’intelligence artificielle et des données.

Passionnée par l’innovation en recrutement, l’analyse de données pour la prise de décisions, ainsi que par l’esthétisme et le développement personnel, Sidikoth est une personnalité curieuse, déterminée à évoluer tout en contribuant positivement à sa communauté.

Son engagement au sein de l’APNA est une démarche volontaire pour grandir professionnellement et contribuer activement au développement du numérique en Afrique.

Actuellement, elle participe à la refonte du site web de l’APNA, création et déploiement de la stratégie communication du concours Afri’tech Challenge et à la création des documentations officielles pour le concours.

« Mon adhésion à l’APNA me permet de collaborer avec une équipe passionnée, tout en développant continuellement de nouvelles compétences », souligne Sidikoth.

À travers ses initiatives, elle aspire à jouer un rôle clé dans la promotion du numérique en Afrique : « Je souhaite mettre en œuvre des initiatives concrètes et stratégiques, car je suis convaincue que mes contributions auront un impact positif et durable sur la transformation numérique du continent », affirme-t-elle avec conviction.

Sidikoth conclut sur une note d’enthousiasme communicatif : « Mon expérience à l’APNA est incroyablement enrichissante. Je suis fière de participer à cette aventure collective qui fait une réelle différence. »

Interview réalisé par Mama Bino DAOU

THINKNEO : Avatar-ID, l’identité numérique sécurisée au service de l’e-KYC

Thinkneo a relevé avec brio l’un des défis majeurs de notre époque : rendre l’identité numérique à la fois accessible, sécurisée et inclusive, quel que soit le niveau d’infrastructure disponible. Grâce à sa solution Avatar-ID, la startup exploite la large diffusion des smartphones pour offrir une plateforme d’authentification à distance, alliant scan de documents, selfie avec détection de présence et validation instantanée par intelligence artificielle. En supprimant les coûts et les contraintes liés aux lecteurs biométriques, Avatar-ID garantit une fiabilité maximale face aux fraudes tout en restant simple d’usage, depuis les zones rurales jusqu’aux grands centres urbains.

Qu’il s’agisse de fintechs, de banques, d’opérateurs télécoms ou d’administrations publiques, Thinkneo en sa tête son cofondateur et CEO Leith Mokaddem accompagne ses partenaires dans la modernisation de leurs processus d’onboarding, l’inclusion sociale et la sécurisation des services digitaux.

En quelques clics, un nouvel utilisateur peut ainsi ouvrir un compte bancaire, accéder à des prestations sociales ou souscrire à un service en ligne, directement depuis son téléphone ou via une borne interactive.

Nous sommes fiers de compter Thinkneo parmi les partenaires de l’APNA et d’avoir eu le privilège de réaliser cette interview exclusive.

Pour découvrir en détail les ambitions, les défis et la vision de Thinkneo pour l’identité numérique en Afrique, plongez dès maintenant dans notre entretien complet.

Présentation de Thinkneo et Avatar-ID

Pouvez-vous nous présenter Thinkneo et son rôle dans l’écosystème numérique en Afrique ?

Thinkneo est une startup qui veut révolutionner la manière dont l’identité numérique est gérée en Afrique. Aujourd’hui, l’identification reste un énorme défi sur le continent, que ce soit pour ouvrir un compte bancaire, souscrire à un service en ligne ou même accéder à des services publics. Beaucoup de pays ont adopté des cartes d’identité biométriques pour moderniser leur système d’état civil et lutter contre la fraude documentaire, mais un problème persiste : ces cartes nécessitent des infrastructures spécifiques, notamment des lecteurs biométriques, qui sont coûteux et pas toujours disponibles partout. Résultat, on se retrouve avec une solution performante en théorie, mais difficilement exploitable sur le terrain, surtout en zone rurale.
C’est justement face à cette difficulté que plusieurs gouvernements africains ont commencé à réfléchir à l’identité numérique comme une alternative viable. Leur objectif est ambitieux : d’ici 2030, ils veulent que 99% de la population dispose d’une identité légale. Or, en s’appuyant uniquement sur les cartes biométriques et des infrastructures physiques, cet objectif est difficile à atteindre. L’idée de passer au numérique est donc apparue comme une évidence : plutôt que de forcer l’installation d’équipements coûteux et difficiles à déployer, pourquoi ne pas utiliser les outils que les citoyens ont déjà, à savoir leur smartphone ?
C’est là que nous intervenons. Nous avons développé Avatar-ID, une solution qui permet de prouver son identité à distance, en toute sécurité, sans avoir à se déplacer, ni à dépendre de matériel lourd. Avec le taux de pénétration des smartphones qui ne cesse d’augmenter en Afrique, cette approche permet de toucher une population beaucoup plus large, y compris dans les zones reculées.
Nous travaillons avec différents acteurs qui ont des besoins en identification sécurisée essentiellement depuis el boum de la digitalisation à travers le monde. Les banques et les fintechs doivent s’assurer que leurs clients sont bien ceux qu’ils prétendent être avant de leur offrir des services. Les opérateurs télécoms cherchent à éviter les fraudes à la carte SIM et à renforcer la sécurité des transactions mobiles. Les gouvernements, eux, veulent digitaliser leurs services publics, améliorer leur système d’état civil et s’assurer que chaque citoyen puisse être reconnu légalement, sans qu’il ait besoin de se déplacer ou d’attendre des semaines pour obtenir des documents administratifs.
Notre objectif est donc d’accompagner cette transformation numérique en apportant une solution flexible, sécurisée et adaptée aux réalités africaines.

Avatar-ID est au cœur de votre activité. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette solution et quels sont ses principaux cas d’usage ?

Avatar-ID est ce qu’on appelle une solution de Mobile ID. Elle permet à un utilisateur de vérifier son identité à distance, en utilisant uniquement son téléphone portable. Le processus est simple : on scanne un document d’identité, on effectue un selfie avec détection de mouvement (pour éviter les fraudes), et l’intelligence artificielle valide la correspondance et la présence en temps réel.

Avatar-ID ne se positionne pas comme une solution d’identité numérique complète au sens institutionnel, mais comme une brique technologique essentielle. Elle vient faciliter l’accès aux services numériques, aussi bien dans le secteur public que privé, en sécurisant les parcours d’onboarding, de vérification ou d’authentification.

L’un des grands avantages d’Avatar-ID, c’est qu’il simplifie aussi l’onboarding c’est-à-dire l’enregistrement et l’inscription des utilisateurs, une étape clé pour l’accès aux services numériques. Aujourd’hui, de nombreuses personnes sont exclues du système financier ou administratif parce que les procédures d’inscription sont trop longues et trop complexes. Avec notre solution, il devient possible de créer un compte bancaire, souscrire à une assurance ou s’inscrire à un service public en quelques minutes, directement depuis un téléphone, voire à travers une borne de services et ceci à distance.

Elle est aujourd’hui utilisée par des fintechs, des banques, des opérateurs télécoms, et suscite également l’intérêt de plusieurs gouvernements dans le cadre de projets d’inclusion ou d’identification sociale.

Et pour les personnes sans smartphone, nous proposons une alternative via le WEB mais aussi via des bornes interactives sur lesquelles Avatar-ID peut être déployée. Cela garantit un accès équitable, même pour les usagers les moins connectés.

Prenons l’exemple d’un agriculteur en zone rurale qui veut ouvrir un compte mobile money. Actuellement, il devrait se rendre en agence, attendre qu’un agent vérifie son identité et remplir plusieurs formulaires. Avec Avatar-ID, il peut faire tout cela depuis son téléphone, en scannant son document et en faisant un selfie. En quelques clics, il a accès à son compte et peut commencer à utiliser des services financiers. Autre cas, une mère de famille qui souhaite bénéficier d’allocations sociales mais qui habite loin d’un centre administratif. Plutôt que de se déplacer et perdre du temps dans des files d’attente, elle peut prouver son identité en ligne et soumettre son dossier immédiatement.

C’est une solution qui répond également aux besoins des gouvernements. L’un des grands défis aujourd’hui, c’est l’état civil. Des millions d’Africains n’ont pas d’acte de naissance ou de document officiel, ce qui les empêche d’accéder à de nombreux services. En utilisant une identité numérique, il devient possible de créer un registre plus complet, sécurisé et facilement accessible, sans dépendre d’une infrastructure coûteuse.

Quelles sont les spécificités d’Avatar-ID par rapport aux autres solutions d’identité numérique et d’e-KYC sur le marché ?

Avatar-ID se distingue à plusieurs niveaux. D’abord, c’est sa capacité à fonctionner dans des contextes contraints, avec un minimum d’équipement. Il n’y a pas besoin de lecteurs biométriques spécialisés ni d’infrastructure complexe : un simple smartphone suffit. C’est une vraie force en Afrique, où l’équipement est parfois limité. Cela le rend beaucoup plus accessible et facile à déployer. Ensuite, notre solution est entièrement automatisée : l’intelligence artificielle se charge de la vérification des documents et de la biométrie faciale, ce qui permet une validation instantanée, sans intervention humaine et sans risque d’erreur.

Nous avons aussi intégré une technologie avancée de détection de présence, ce qu’on appelle le “liveness detection”. Cela permet d’éviter les fraudes en s’assurant que la personne en face de l’écran est bien réelle et qu’il ne s’agit pas d’une photo ou d’une vidéo enregistrée.

Un autre point clé, c’est la sécurité des données. On sait que la protection des informations personnelles est un enjeu majeur, et Avatar-ID a été conçu pour garantir une confidentialité totale. Toutes les données sont cryptées et stockées selon les normes en vigueur, et l’utilisateur garde le contrôle sur ses informations.

Enfin, Avatar-ID est conçu pour être facilement intégré aux systèmes existants. Il peut être utilisé par des banques, des plateformes de e-commerce, des services publics, sans qu’ils aient besoin de modifier leur infrastructure. C’est une solution clé en main, adaptable aux besoins de chaque secteur.

Ce qui est certain, c’est que l’identité numérique va jouer un rôle clé dans les prochaines années. Elle permet non seulement d’améliorer la sécurité et de lutter contre la fraude, mais aussi d’accélérer l’inclusion financière et administrative. Avatar-ID s’inscrit totalement dans cette dynamique, en apportant une solution adaptée aux réalités africaines, qui répond aux besoins des entreprises, des gouvernements et surtout, des citoyens.

L’identité numérique est une révolution en marche en Afrique, et nous sommes convaincus qu’Avatar-ID peut jouer un rôle clé dans cette transformation, la faciliter et l’accélérer.

L’enjeu de l’identité numérique en Afrique

Pourquoi l’identité numérique est-elle un enjeu majeur pour l’Afrique aujourd’hui ?

Parce qu’elle conditionne l’accès aux droits. Sans identité, pas de compte bancaire, pas d’accès aux aides sociales, pas de services publics, pas de vote, parfois même pas d’existence légale. Aujourd’hui, encore trop de personnes ne possèdent aucun document d’identité valide. En Afrique, on estime que près de 500 millions de personnes n’ont pas d’identité légale. Pas d’acte de naissance, pas de carte d’identité, parfois même pas de traces administratives de leur existence. Et quand on n’existe pas aux yeux de l’État, on est automatiquement exclu d’un grand nombre de services essentiels : la santé, l’éducation, les aides sociales, le vote, l’accès au crédit ou à l’épargne.

L’identité numérique apparaît donc comme une opportunité immense pour combler ce vide. Elle permet de contourner certaines contraintes liées à l’état civil traditionnel, qui repose sur une infrastructure souvent lourde, coûteuse et parfois défaillante. Et surtout, elle offre une approche plus rapide, plus souple et beaucoup plus accessible.

Plusieurs gouvernements africains l’ont bien compris. Ils voient dans l’identité numérique une manière concrète d’atteindre l’objectif de 99 % d’enregistrement des citoyens à l’horizon 2030. Ce n’est pas simplement un projet technologique : c’est une stratégie de développement. Une identité numérique fiable, c’est un levier puissant pour renforcer l’inclusion sociale, économique et même démocratique.

Et ce qui est intéressant, c’est que la technologie est aujourd’hui mature. Avec la généralisation des smartphones, l’adoption du mobile money, l’expansion de la connectivité, les conditions sont réunies pour déployer des solutions efficaces, même dans des zones rurales. C’est là que des plateformes comme Avatar-ID prennent tout leur sens.

Quels sont les principaux défis liés à la mise en place d’une identité numérique sur le continent ?

Il y en a clairement plusieurs, et ils sont à la fois techniques, sociaux et institutionnels.

Le premier, c’est évidemment l’inégalité d’accès au numérique. Même si l’usage des smartphones progresse rapidement, il existe encore une fracture digitale, notamment entre les milieux urbains et ruraux, ou entre hommes et femmes. On ne peut pas penser l’identité numérique sans intégrer cette réalité. Il faut des solutions qui soient simples, intuitives et qui ne nécessitent pas un niveau élevé d’alphabétisation ou de compétence technologique.

Ensuite, il y a le défi de la confiance. Beaucoup de gens se méfient de l’idée de partager leurs données personnelles en ligne. Et c’est tout à fait légitime. Les scandales autour de la fuite de données, ou l’usage abusif d’informations personnelles, ont renforcé cette méfiance. C’est pourquoi il est indispensable de construire des solutions sécurisées, mais aussi transparentes, où l’utilisateur garde le contrôle sur ses données.

Un autre point, c’est la fragmentation des initiatives. Sur le continent, on voit souvent des projets d’identité numérique lancés par différents ministères, ou par des institutions financières, chacun avec sa propre base de données. Résultat : des systèmes qui ne communiquent pas entre eux, et une duplication inutile des efforts. Il faut aller vers des systèmes interopérables, où l’identité numérique peut être utilisée de manière fluide à travers plusieurs services, sans recommencer le processus à chaque fois.

Enfin, il y a la question du cadre légal. Beaucoup de pays africains n’ont pas encore mis en place une législation claire sur la protection des données, la cybersécurité ou la reconnaissance de l’identité numérique comme équivalent légal d’une pièce physique. C’est un enjeu fondamental, car sans cadre juridique solide, l’identité numérique ne peut pas devenir un socle de confiance.

Selon vous, quelles sont les bonnes pratiques pour assurer une adoption réussie et sécurisée de ces solutions ?

Pour que l’identité numérique fonctionne vraiment en Afrique, il faut partir de l’utilisateur. Ce n’est pas une question purement technologique, c’est avant tout une question d’expérience humaine.

La première bonne pratique, c’est donc la simplicité d’usage. Il faut que la solution soit compréhensible par tous, utilisable sur des smartphones basiques, et qu’elle guide l’utilisateur pas à pas. Chez Thinkneo, par exemple, avec Avatar-ID, on a conçu tout le parcours d’onboarding pour qu’il soit le plus fluide possible : un scan de document, un selfie avec détection de mouvement, et le tour est joué.

La deuxième, c’est l’inclusion dès la conception. Il ne suffit pas de penser aux utilisateurs connectés. Il faut intégrer des relais physiques, comme des points de service de proximité, ou travailler avec les opérateurs mobiles pour proposer une assistance ou des versions hors ligne. Et surtout, il faut penser aux personnes vulnérables : les personnes âgées, les analphabètes, les populations marginalisées.

Troisièmement, il faut impliquer les autorités locales et les leaders communautaires. L’adoption d’une solution d’identité repose sur la confiance. Et cette confiance, elle se construit localement. Ce sont souvent les chefs de quartier, les agents municipaux ou les animateurs associatifs qui vont rassurer, expliquer, et encourager les gens à s’enregistrer.

Enfin, il est crucial de travailler en collaboration avec les gouvernements. L’identité numérique ne doit pas être perçue comme une technologie venue du privé qui se superpose aux systèmes existants. Au contraire, elle doit venir en complément des politiques publiques, s’intégrer dans les stratégies nationales d’inclusion et de transformation digitale.

Et pour finir, je dirais qu’il faut mettre la sécurité au cœur du système, mais sans compliquer l’expérience utilisateur. Si on impose trop de barrières, on décourage les gens. Si on en met trop peu, on crée des failles. L’équilibre, c’est d’avoir une technologie robuste, mais invisible, qui protège l’utilisateur sans le bloquer.

On sent bien que c’est à la fois un défi technologique et sociétal !

Absolument. C’est même un défi de souveraineté. Maîtriser l’identité de ses citoyens, pouvoir leur garantir un accès sécurisé à leurs droits, c’est une composante essentielle d’un État moderne. L’identité numérique, si elle est bien pensée, peut véritablement transformer la relation entre les citoyens et les services, publics comme privés. Et l’Afrique a une carte à jouer, justement parce qu’elle peut construire un modèle adapté à ses réalités, en s’appuyant sur le digital et l’innovation locale.

Sécurité, conformité et protection des données

L’un des défis majeurs de l’identité numérique est la protection des données personnelles. Comment Avatar-ID garantit-elle la sécurité et la confidentialité des utilisateurs ?

C’est effectivement un enjeu crucial. On ne peut pas parler d’identité numérique sans aborder la question de la sécurité des données. Dès qu’on touche à des informations personnelles – nom, date de naissance, photo, numéro d’identification – on entre dans un domaine sensible. Et la confiance des utilisateurs repose en grande partie sur la capacité à protéger ces données.

Chez Thinkneo, avec Avatar-ID, on a fait de la sécurité une priorité dès la conception de la plateforme. Tout d’abord, les données sont chiffrées de bout en bout, c’est-à-dire qu’elles sont cryptées dès qu’elles sont captées sur le smartphone de l’utilisateur, et restent protégées pendant tout le traitement, jusqu’au stockage. Personne ne peut y accéder sans autorisation, ni en transit ni sur les serveurs.

Ensuite, nous avons mis en place une architecture décentralisée, ce qui signifie que les données ne sont pas toutes stockées dans un seul point central, ce qui réduit considérablement le risque de piratage massif. Et surtout, nous respectons les principes de privacy by design : l’utilisateur garde à tout moment le contrôle sur ses données. Il peut choisir quelles informations il veut partager, avec qui, et pour combien de temps.

On ne collecte que le strict nécessaire, et on s’assure que chaque usage est justifié et documenté. On évite aussi les stockages inutiles : une fois l’identité validée pour un usage spécifique, les données ne sont pas conservées plus longtemps que nécessaire. C’est un équilibre entre sécurité, conformité et respect de la vie privée.

Comment votre solution répond-elle aux exigences réglementaires locales et internationales en matière d’e-KYC et de gestion de l’identité numérique ?

C’est une dimension à laquelle on accorde énormément d’importance. Il faut savoir que la réglementation autour de l’identité numérique, de la protection des données et du KYC évolue très vite, en Afrique comme ailleurs. Et pour nous, c’est indispensable d’être non seulement en conformité, mais parfois même un peu en avance pour anticiper les exigences futures.

Par exemple, Avatar-ID est conçu pour être compatible avec les standards définis par la DSP2 et la RGPD en matière d’e-KYC, notamment pour ce qui concerne la vérification à distance, l’authenticité des documents, la gestion du risque, et le niveau d’assurance exigé pour différents types de services. Nous suivons également les recommandations de l’Union africaine, qui promeut la mise en place de cadres légaux harmonisés pour la protection des données à travers le continent.

Et au niveau local, nous adaptons la solution selon les pays. On ne peut pas avoir une approche uniforme pour toute l’Afrique. Certains pays ont des lois strictes sur la cybersécurité, d’autres commencent à peine à structurer leurs régulations. On travaille donc main dans la main avec les autorités locales, les banques centrales, les régulateurs des télécoms, pour s’assurer que notre solution est bien alignée avec leurs exigences.

Un point qui nous semble fondamental aussi, c’est la souveraineté des données. Beaucoup de gouvernements africains veulent que les données de leurs citoyens soient hébergées localement, ce qui est tout à fait légitime. C’est pourquoi nous proposons des modèles hybrides ou localisés, avec des options d’hébergement dans le pays, voire sur des infrastructures gouvernementales ou certifiées.

Pensez-vous que l’Afrique est prête à adopter à grande échelle des solutions décentralisées d’identité numérique et quel est le rôle d’Avatar-ID ?

Oui, absolument. Techniquement, les conditions sont réunies. Le taux de pénétration des smartphones augmente très rapidement, les usages numériques se généralisent, même dans les zones rurales, grâce au mobile money et aux plateformes d’e-services.

Mais il faut voir la chose dans son ensemble. Être “prêt”, ce n’est pas seulement une question de technologie. C’est aussi une question de volonté politique, de cadre réglementaire, de culture numérique, et surtout de confiance. Et sur ce point, on sent un vrai mouvement. De plus en plus de gouvernements africains comprennent que l’identité numérique n’est pas un gadget, mais un outil stratégique pour accélérer l’inclusion, améliorer l’administration publique, lutter contre la fraude, et bâtir une économie numérique robuste.

Ce qu’il faut éviter, en revanche, c’est de reproduire les erreurs du passé, comme des systèmes rigides, fermés, ou déconnectés des réalités du terrain. Il ne suffit pas de digitaliser l’identité, il faut le faire de manière intelligente, inclusive, et durable.

Et c’est là que des solutions comme Avatar-ID peuvent vraiment faire la différence. Parce qu’elles ne demandent pas d’investissements colossaux en infrastructure, qu’elles s’intègrent facilement et complètent les solutions existantes et futures d’identité numérique, et surtout qu’elles sont conçues pour être utilisées par tous – pas seulement les urbains connectés, mais aussi ceux qui sont aujourd’hui à la marge du numérique.

Donc oui, l’Afrique est prête. Ce qu’il faut maintenant, c’est accompagner cette transformation avec des solutions responsables, bien pensées, et alignées avec les enjeux du continent.

Cas d’usage et impact de la solution

Quels types d’entreprises et d’institutions utilisent déjà Avatar-ID ?

Aujourd’hui, Avatar-ID est utilisé par des acteurs variés, qui ont tous en commun un besoin fort d’identification sécurisée à distance. On travaille notamment avec des institutions financières, comme des banques ou des fintechs, qui doivent s’assurer de l’identité de leurs clients dès l’ouverture de compte. La vérification en présentiel, c’est souvent lent, coûteux, et peu compatible avec les ambitions d’inclusion financière à grande échelle. La banque Centrale tunisienne vient d’ailleurs d’émettre une circulaire pour permettre l’introduction et l’utilisation du e-KYC dans le secteur financier dans le cadre de l’inclusion financière et sociale.

Grâce à Avatar-ID, ces institutions peuvent désormais proposer un onboarding 100 % digital, fiable et rapide. Et c’est particulièrement utile dans des contextes où les agences physiques sont rares, voire inexistantes.

On travaille aussi avec des opérateurs télécoms, qui veulent renforcer le processus d’identification lors de l’achat de cartes SIM, surtout depuis que certains pays exigent une vérification stricte pour lutter contre la fraude et les usurpations. L’identification par selfie avec détection de présence évite les enregistrements frauduleux, tout en restant simple à utiliser.

Et puis il y a aussi des organismes publics, des programmes sociaux, ou même des municipalités qui s’appuient sur Avatar-ID pour identifier les bénéficiaires de certains services. On est en discussion avec plusieurs gouvernements pour accompagner des projets d’état civil numérique ou d’identification sociale ciblée.

Pouvez-vous partager un exemple concret d’impact de votre solution dans un pays ou un secteur spécifique ?

Alors, même si nous n’avons pas encore déployé Avatar-ID à très grande échelle dans un pays, nous avons étudié de près plusieurs cas d’usage concrets pour bien comprendre les besoins réels sur le terrain et proposer des solutions adaptées.

Des exemples d’implémentation existent déjà, notamment en Tunisie, où notre solution est en cours d’expérimentation dans des contextes spécifiques. Mais il faut rester lucide : l’impact reste encore limité, car ces projets sont très récents. On est encore dans une phase d’observation et d’ajustement, ce qui est normal à ce stade.

Cela dit, un cas d’usage particulièrement intéressant, et que nous étudions de près, concerne les programmes d’aide sociale déployés dans plusieurs pays africains. Ces programmes visent à identifier et enregistrer les ménages les plus vulnérables afin de leur garantir un accès équitable à des aides ciblées. Le problème, c’est que dans la majorité des pays, le processus d’enrôlement repose encore sur des enquêtes de terrain, souvent manuelles, menées par des agents qui doivent se déplacer dans des zones parfois difficiles d’accès. Le tout repose en grande partie sur des documents papier, ce qui rend l’opération longue, coûteuse, et parfois peu fiable.

Nous avons donc étudié ce cas comme un scénario d’application prioritaire pour Avatar-ID. L’idée serait de proposer une solution d’identification numérique qui permettrait aux populations concernées de s’enregistrer à distance, via un smartphone, en scannant une pièce d’identité si elle est disponible, ou à défaut, en suivant un parcours biométrique, avec en complément une validation communautaire, par exemple par un agent local ou un référent reconnu dans la communauté.

Ce type d’approche permettrait de fiabiliser l’identification, de réduire les coûts logistiques, et surtout, d’élargir la couverture du programme à des populations aujourd’hui difficilement atteignables, notamment dans les zones rurales ou informelles.

C’est exactement dans ce type de configuration qu’une solution comme Avatar-ID peut avoir un impact concret, rapide et mesurable : on réduit les frictions administratives, on renforce la transparence, et surtout, on rapproche les droits sociaux de ceux qui en ont le plus besoin.

Nous venons d’ailleurs juste d’entamer des discussions exploratoires avec des partenaires locaux, dans plusieurs pays, pour envisager une intégration pilote de notre technologie dans ces dispositifs, avec un fort accent sur l’adaptabilité aux réalités de terrain.

Ça illustre parfaitement notre démarche : partir du besoin réel, identifier les blocages concrets, qu’ils soient technologiques, logistiques ou humains, et proposer une solution numérique simple, robuste et intégrée, sans bouleverser ce qui fonctionne déjà.

Quels sont les avantages concrets d’Avatar-ID pour les gouvernements, les institutions financières et les entreprises en Afrique ?

Pour les gouvernements, le principal avantage, c’est la modernisation de l’état civil et des services publics. Grâce à une identité numérique fiable, ils peuvent mieux planifier, mieux allouer les ressources, réduire les fraudes et mieux répondre aux besoins de leurs citoyens. On le voit bien : quand l’État connaît mieux ses populations, il peut agir plus efficacement, que ce soit en matière de santé, d’éducation, de sécurité sociale ou de fiscalité.

Du côté des institutions financières, Avatar-ID permet de franchir un cap en matière d’inclusion. On passe d’un modèle basé sur la présence physique en agence, à un modèle numérique, accessible 24/7. Et cela ouvre des marchés totalement inexplorés. Imaginez une banque qui peut ouvrir un compte à un client en zone rurale sans qu’il se déplace : c’est un gain énorme, à la fois pour la banque, mais surtout pour le client.

Quant aux entreprises, notamment celles qui opèrent en ligne, c’est une solution qui leur permet de mieux sécuriser les transactions, de se conformer aux exigences réglementaires en matière d’e-KYC, et d’offrir une expérience fluide à leurs utilisateurs. On pense ici à l’e-commerce, aux assurances, aux plateformes d’éducation ou de santé.

Et ce qu’il faut bien comprendre, c’est que tous ces acteurs gagnent en efficacité, en réduction de coûts, et en fiabilité des données. Plus besoin de multiples vérifications, d’archivage physique, de déplacements inutiles. Tout est centralisé, automatisé, et surtout vérifiable.

Notre objectif est qu’Avatar-ID devienne un véritable accélérateur de transformation digitale, qui permet aux acteurs publics comme privés de passer à une nouvelle génération de services, plus agiles, plus sûrs, et plus accessibles.

Perspectives et évolution du marché

Comment voyez-vous l’évolution du marché de l’identité numérique et de l’e-KYC en Afrique dans les prochaines années ?

Ce qu’on observe depuis quelques années, c’est qu’il y a une accélération claire et continue autour de la transformation digitale sur le continent, avec une prise de conscience de plus en plus forte, aussi bien du côté des institutions publiques que des acteurs privés. Et dans ce contexte, l’identité numérique est en train de devenir un pilier structurant de cette transformation à grande échelle.

Aujourd’hui, ce ne sont plus uniquement les banques ou les opérateurs télécoms qui s’y intéressent. On voit des gouvernements lancer des stratégies nationales, des institutions régionales comme la CEDEAO ou l’Union Africaine qui appellent à des systèmes interopérables, des startups locales qui développent des solutions d’e-KYC, parfois très pointues.

Ce qu’on peut anticiper, c’est que le marché va se structurer autour de deux grands axes. D’un côté, l’identité comme droit fondamental, c’est-à-dire garantir que chaque citoyen dispose d’un identifiant légal, reconnu, sécurisé, et utilisable facilement pour accéder à ses droits. De l’autre, l’identité comme infrastructure sous forme d’un socle technique, intégré, sur lequel les services financiers, sociaux, de santé ou d’éducation peuvent s’appuyer.

Et bien sûr, derrière ça, il y a un besoin croissant de conformité réglementaire. Les États mettent en place des lois sur la cybersécurité, la protection des données personnelles, l’obligation de KYC dans certains secteurs. Cela pousse les entreprises à se doter d’outils fiables, qui répondent à ces exigences sans complexifier l’expérience utilisateur.

En résumé, on va très clairement vers une croissance rapide du marché, mais avec une exigence accrue en matière de sécurité, d’éthique, d’interopérabilité, et d’adaptabilité aux réalités locales.

Pensez-vous que l’intelligence artificielle et la biométrie vont profondément transformer la gestion de l’identité en Afrique ?

Oui, très clairement et sans aucun doute. Ces deux technologies sont déjà en train de changer la donne. Et leur potentiel, dans notre contexte africain, est immense.

Prenons d’abord la biométrie : c’est un outil extrêmement puissant pour prouver une identité de façon unique et infalsifiable. Sur un continent où les doublons dans les bases de données, les documents falsifiés ou les identités fictives posent encore de gros problèmes, la biométrie apporte une réponse claire. Empreintes, reconnaissance faciale, détection de présence… ce sont des éléments qu’on peut désormais capter via un simple smartphone. Cela rend la technologie plus démocratique, plus facile à déployer, même dans des zones reculées.

Et puis il y a l’intelligence artificielle, qui joue un rôle clé dans l’automatisation et la sécurisation du processus. Grâce à l’IA, on peut aujourd’hui valider un document d’identité en quelques secondes, détecter les incohérences, comparer une photo avec un selfie en temps réel, repérer les comportements suspects… Tout cela, sans intervention humaine, avec une précision qui ne cesse de s’améliorer.

Mais attention, pour que ces technologies aient un vrai impact, il faut qu’elles soient intégrées de manière éthique et responsable. Ce n’est pas juste une question d’innovation technique. Il faut s’assurer qu’elles ne créent pas de nouvelles formes d’exclusion, qu’elles respectent la vie privée des utilisateurs, et qu’elles soient encadrées par un cadre légal clair.

C’est exactement notre approche en utilisant l’IA et la biométrie pour simplifier l’accès à l’identité numérique, mais toujours avec des garde-fous en matière de sécurité, de transparence et de contrôle utilisateur.

Quels sont les projets futurs de Thinkneo pour développer Avatar-ID et accompagner encore plus d’acteurs sur le continent ?

Nous sommes justement à une phase charnière. La technologie est prête, les premiers déploiements et POC ont validé les premiers cas d’usages ainsi que la robustesse de la solution, et les retours utilisateurs sont très encourageants. Ce qu’on prépare maintenant, c’est le passage à l’échelle, avec des projets pilotes structurés dans quelques pays, en partenariat avec des institutions et des partenaires locaux.

Nous avons identifié trois axes de développement prioritaires. Le premier, c’est le secteur public. On veut travailler plus étroitement avec les gouvernements pour intégrer Avatar-ID dans des programmes d’état civil, d’aide sociale, ou de simplification administrative. On est convaincus que c’est là que la solution peut avoir le plus d’impact, en rapprochant l’administration des citoyens.

Le deuxième axe, c’est le secteur financier, notamment les banques régionales, les institutions de microfinance et les plateformes de paiement. On est en train d’adapter notre technologie pour qu’elle réponde aux exigences locales tout en restant simple à intégrer dans les systèmes existants.

Et enfin, il y a l’expansion à l’international, en particulier dans d’autres régions émergentes qui font face aux mêmes défis que l’Afrique : l’Amérique latine, certaines zones d’Asie du Sud… Les problématiques sont similaires : accès limité à l’identité légale, manque d’infrastructure, besoin de solutions mobiles et sécurisées.

Mais au-delà des aspects techniques, notre ambition, c’est vraiment de construire un modèle africain de l’identité numérique, qui ne soit pas une copie de ce qui se fait ailleurs, mais une réponse adaptée aux réalités du continent, pensée localement, et portée par des acteurs du terrain.

Et ça, c’est ce qui nous motive le plus ! Contribuer à bâtir un futur numérique inclusif, souverain et sécurisé pour l’Afrique.

Merci pour cet échange très riche. Un dernier mot pour conclure ?

Merci à vous. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’identité numérique, ce n’est pas qu’un sujet technologique. C’est un sujet profondément humain. Derrière chaque solution, chaque innovation, il y a une réalité concrète qui est de permettre à une personne d’accéder à ses droits, à un service, à une reconnaissance administrative, parfois pour la première fois.

On est à un moment charnière où l’Afrique a l’opportunité de poser ses propres fondations numériques, d’inventer ses propres standards, et surtout de le faire en cohérence avec ses réalités. Ce n’est pas une course à la modernisation pour faire comme ailleurs, mais une manière de construire un modèle qui parle aux gens, qui respecte leur quotidien et qui les intègre pleinement.

C’est dans cet esprit que notre équipe travaille. On est là pour écouter, apprendre, co-construire. Et si Avatar-ID peut contribuer, même modestement, à rapprocher les institutions de leurs citoyens, à sécuriser des parcours, à fluidifier des démarches, alors on aura fait un pas dans la bonne direction.

Merci encore pour cette opportunité d’échanger. Et bravo à l’APNA – La Fédération des Association pour la Promotion du Numérique en Afrique  pour porter ces sujets avec autant de clarté, de conviction et surtout d’engagement.

A la rencontre de Bilel MAROUEN : Un Architecte passionné ! Découvrez son parcours et sa passion pour l’IT

Couverture interview APNA Bilel MAROUEN

Bilel MAROUEN : Un Architecte passionné qui démocratise l’IT et le Cloud !
Architecte technique Cloud, Formateur certifié Microsoft depuis plus d’une décennie, et passionné incontestable des nouvelles technologies, Bilel MAROUEN est aujourd’hui une référence incontournable dans le monde de l’IT. Fort de 13 ans d’expérience auprès de grandes entreprises dans divers secteurs (Banque, Assurance, Luxe, Agroalimentaire), Bilel s’est spécialisé dans les infrastructures cloud et la migration vers Azure, faisant de lui un véritable pionnier dans son domaine.

Pour Bilel, l’IT est bien plus qu’un métier, c’est une passion sans cesse renouvelée : « C’est un domaine très dynamique et varié…», affirme-t-il. Cette passion, combinée à son engagement profond envers le partage de connaissances, a conduit Bilel à créer sa propre chaîne YouTube, dédiée à l’éducation dans le cloud computing et les nouvelles technologies. Il publie également régulièrement les bonnes pratiques cloud sur son compte LinkedIn.

« Knowledge doubles when shared », souligne-t-il avec conviction. À travers ses vidéos, Bilel ne se contente pas seulement de transmettre son savoir-faire technique, mais il propose également des retours d’expérience précieux, des démonstrations concrètes des nouvelles technologies (hands-on labs), ainsi que des conseils pratiques pour obtenir des certifications Microsoft.

Sa motivation ? Rendre l’information accessible à tous, sans distinction : « Je crois profondément au partage de la connaissance, surtout dans un domaine en perpétuelle évolution comme le cloud. » Ainsi, Bilel dédie quotidiennement une à deux heures à l’apprentissage continu, suivant les tendances du marché pour rester constamment à jour et compétitif.

Son conseil majeur à celles et ceux désirant percer dans l’IT est clair et direct : « Maîtrisez l’anglais pour faciliter votre accès à l’information, fixez-vous des objectifs clairs et commencez dès aujourd’hui à vous former. » Il ajoute avec fierté : « Je n’ai jamais acheté une formation de ma vie, pourtant j’ai pu obtenir une vingtaine de certifications. »

Selon Bilel, les associations comme la fédération des Association pour la Promotion du Numérique en Afrique, l’APNA jouent un rôle crucial : « Il est essentiel d’avoir des structures qui montrent le chemin aux jeunes Africains et à travers le monde, en soutenant leurs idées et en accompagnant leurs projets. » Il appelle à une implication plus forte auprès de la jeunesse pour stimuler davantage l’innovation.

Quant à l’avenir du cloud, Bilel reste optimiste tout en reconnaissant les défis : « Le développement du cloud dépendra fortement de la qualité des infrastructures internet et de l’engagement des décideurs. »

Finalement, Bilel partage un message inspirant à tous ceux qui souhaitent évoluer dans le numérique : « Keep learning, evolution is the only constant. Croyez en vous et commencez aujourd’hui. »

Suivez dès maintenant Bilel MAROUEN sur LinkedIn et abonnez-vous à sa chaîne YouTube pour bénéficier de contenus riches, instructifs et inspirants, essentiels pour tous ceux qui veulent être au cœur de l’innovation numérique.

Ecrit et publié par Ibrahima THIERO, le 29 avril 2025

Afri’Tech Challenge 2025 : Une édition encore plus ambitieuse !

En 2024, l’APNA a lancé en la première édition de l’Afri’Tech Challenge, un concours destiné à mettre en lumière les talents du numérique en Afrique et à promouvoir des solutions innovantes pour le développement du continent.

Après une compétition intense et des projets inventifs, c’est AGRITECH AFRICA qui remporte le premier prix avec une plateforme dédiée à l’accompagnement des agriculteurs africains.

Une première initiative couronnée de succès

L’Afri’Tech Challenge 2024 a rassemblé des candidats talentueux venus de toute l’Afrique. L’objectif ? Encourager l’innovation numérique et offrir aux jeunes entrepreneurs l’opportunité de proposer des solutions adaptées aux réalités locales.

Le concours s’est articulé autour de plusieurs grandes missions :

  • Mettre en avant les talents du numérique africain
  • Sensibiliser aux solutions numériques et à leur impact
  • Récompenser les entrepreneurs innovants
  • Stimuler l’emploi et l’entrepreneuriat dans le digital

Parmi les nombreux projets soumis, trois finalistes ont particulièrement retenu l’attention du jury :

1er prix – AGRITECH AFRICA : Une plateforme révolutionnaire qui accompagne les agriculteurs africains en leur donnant accès aux ressources, aux marchés et aux expertises agricoles. Ce projet promet de transformer l’agriculture africaine en intégrant des solutions numériques pour relever les défis du secteur.

Finaliste – NAUTILUS : Un projet novateur dans le domaine de l’éducation numérique, visant à démocratiser l’accès aux connaissances et aux compétences en Afrique.

Finaliste – YOUNG VOICE ANALYTICA : Une initiative dédiée à la démocratie et à la transparence, utilisant l’analyse de données pour renforcer la participation citoyenne et l’inclusion numérique.

Le grand gagnant, AGRITECH AFRICA, s’est vu remettre un prix de 500 000 FCFA ainsi qu’un accompagnement personnalisé par l’APNA et son réseau d’experts pour accélérer le développement de sa solution.

L'Afri’Tech Challenge 2025

Forte du succès de cette première édition, l’APNA annonce officiellement le lancement de l’édition 2025 de l’Afri’Tech Challenge, qui se déroulera en collaboration avec 10 000 Codeurs, une association camerounaise engagée dans la formation et l’insertion de talents vers plus de 65 métiers du numérique et de l’entrepreneuriat.

Cette nouvelle édition s’annonce encore plus grande, innovante et impactante. Elle offrira aux participants non seulement une mise en lumière exceptionnelle, mais aussi des opportunités de mentorat et d’accompagnement pour concrétiser leurs idées et accélérer leur projet.

Vous avez un projet numérique innovant qui peut répondre aux défis du continent ?

A la rencontre d’Aminata DIARRA, spécialiste UX/UI design et graphisme web

  1. Bonjour Aminata, pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et nous expliquer comment vous vous êtes spécialisée dans l’UX/UI design et le graphisme ?

Mon parcours professionnel a débuté avec un BTS SAM en alternance chez EDF, suivi d’un Bachelor en Marketing Digital et Social Media, toujours en alternance mais cette fois-ci auprès de l’Association Montessori de France en tant que chef de projet junior marketing digital et communication.

Je créais déjà des sites pendant mes années de BTS et de Bachelor. Mais il me manquais un aspect très important lors de la conception d’écrans. Avoir une approche user centric (centré sur l’utilisateur).

Pour affiner mes compétences en conception d’interface, j’ai participé à un bootcamp intensif en UX/UI design à Paris, ce qui a renforcé ma passion pour ce domaine. Actuellement, je suis en Master double cursus, combinant l’UX/UI design et chef de projet digital. J’occupe en parallèle un poste de graphiste et d’UX/UI designer en alternance chez Care Fitness.

  1. Quelles sont vos passions ?

Mes passions sont variées, mais je trouve une véritable inspiration dans les voyages et les échanges culturels. J’aime découvrir de nouveaux horizons et élargir mes perspectives.

J’ai déjà eu le plaisir de voyager à Malte, Dubai, New York, Minorque, et je prévois de m’envoler vers de nouvelles destinations prochainement.

Sportive dans l’âme, j’ai pratiqué de nombreux sports tels que le rugby, le surf, le vtt, la plongée sous-marine, et d’autres activités qui me permettent de repousser mes limites. J’aime découvrir et tester de nouvelles choses, je pense que c’est essentiel pour comprendre ce qu’on aime vraiment.

  1. Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans le domaine de l’UX/UI design et du graphisme ?

Pour moi, l’UX/UI design va bien au-delà de l’esthétique. C’est une démarche centrée sur l’utilisateur, qui vise à créer des expériences significatives et intuitives. J’apprécie le processus de conception, qui mêle créativité et recherche pour répondre aux besoins des utilisateurs.

Par ailleurs, j’aime particulièrement participer à la mise en œuvre d’un projet tout au long de son cycle de vie, et c’est pourquoi j’aimerai continuer de collaborer avec des structures nécessitant un accompagnement complet pour leur stratégie digitale.

  1. Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontée en tant que spécialiste en UX/UI design ?

En tant que spécialiste en UX/UI design, mon plus grand défi est souvent de convaincre les clients de l’importance de placer l’utilisateur au cœur de leurs projets. Ce n’est pas l’expérience du client qui prime mais celle de son utilisateur.

Quant au métier en lui-même, l’UX/UI est relativement récent en France et souvent confondu avec d’autres métiers. En effet, notre travail va au-delà du rendu final, et il est important de ne pas négliger les tests utilisateurs, les ateliers centrés sur l’ergonomie, etc.

“Pour moi, l’UX/UI design va bien au-delà de l’esthétique. C’est une démarche centrée sur l’utilisateur, qui vise à créer des expériences significatives et intuitives”

  1. Pouvez-vous partager avec nous un projet d’UX/UI design sur lequel vous avez travaillé et dont vous êtes particulièrement fière ?

Je suis fière de participer à l’aventure BlueFrance, une start-up axée sur l’amélioration de l’hydratation grâce à nos arômes naturels pour eau. Ce projet incarne ma vision de repousser les limites du design pour créer un impact positif.

En tant que chef de projet et UX/UI designer chez Blue, je m’occupe du pilotage et du suivi des différentes étapes du projet.

Je mène également le travail de conception de maquette des plateformes digitales à savoir une landing page et une application qui permettra de suivre le taux d’hydratation de l’utilisateur grâce à un formulaire mais également de lui faire des recommandations pour l’utilisation de nos arômes.

👉  Vidéo maquettes de la future application BlueFrance

  1. Quelles compétences pour être un bon UX/UI designer ?

Pour être un bon UX/UI designer, je crois qu’il est essentiel d’avoir de l’empathie, de la curiosité et un sens aigu de la responsabilité. Il est également important de savoir prendre des décisions éclairées et de rester ouvert aux nouvelles idées et aux retours des utilisateurs.

  1. Quelles sont les tendances émergentes en matière d’UX/UI design auxquelles vous êtes attentive ?

Je suis attentive aux évolutions de l’UX/UI design, notamment en ce qui concerne l’intégration de l’intelligence artificielle et des technologies immersives. Je suis également intéressée par les tendances en matière de personnalisation et d’accessibilité.

  1. Comment voyez-vous le rôle de l’UX/UI design dans la promotion du numérique en Afrique ?

Bien que je n’aie pas encore eu l’opportunité de travailler en Afrique, je suis convaincue que l’UX/UI design peut jouer un rôle crucial dans la promotion du numérique sur le continent. De par mon engagement avec l’APNA, j’espère pouvoir collaborer avec des professionnels sur place.

  1. En tant que membre de l’APNA, comment intégrez-vous les principes de l’UX/UI design dans vos projets au sein de l’association ?

Mes compétences en UX/UI design et en marketing digital sont précieuses pour optimiser le site web de l’association et créer une expérience utilisateur fluide. Je participe également à l’élaboration de la charte graphique de l’APNA et de ses événements stratégiques.

  1. Comment envisagez-vous de contribuer à la promotion du numérique en Afrique ?

Je pense que ma triple casquette métiers (UX/UI design, graphisme web, marketing digital) me donne une vision à 360° des missions axées sur le digital.

En parallèle, je travaille actuellement à une refonte du site web qui devrait voir le jour dans quelques mois.

  1. Enfin, quelles sont vos aspirations pour l’avenir du numérique en Afrique et comment l’APNA peut-il y contribuer ?

Je suis optimiste quant à l’avenir du numérique en Afrique et je crois que l’APNA peut jouer un rôle crucial dans cette évolution. En collaborant avec des professionnels locaux et en partageant nos connaissances, nous pouvons créer un écosystème numérique dynamique et inclusif sur le continent.

  1. Un dernier mot ?

Restez l’affût, le meilleur est à venir sur l’APNA alors rejoignez-nous dans cette aventure passionnante !

L’Open Source : Un levier pour l’évolution numérique en Afrique, malgré les disparités nationales

L’Afrique, continent en pleine mutation numérique, connaît des avancées technologiques rapides qui transforment ses sociétés et ses économies. Toutefois, cette transition n’est pas uniforme et les disparités entre les différents pays sont significatives. Face à ces défis, l’Open Source émerge comme une solution prometteuse, offrant des opportunités adaptées aux besoins spécifiques de chaque nation africaine.

L’open source

L’Open Source est une approche dans laquelle le code source d’un logiciel est accessible au public. Cela permet à quiconque de consulter, utiliser, modifier et redistribuer le logiciel selon les termes d’une licence spécifique. Cette approche favorise la transparence, la collaboration et l’innovation, car elle permet à un large éventail de développeurs de contribuer aux projets et d’adapter les logiciels à différents besoins. 

Des exemples concrets de projets open source d’envergure mondiale :

  • Le noyau Linux, largement utilisé et customisé par différentes distributions telles que Debian, Fedora, Ubuntu, et bien d’autres, offre une base stable et flexible pour les systèmes d’exploitation.
  • Android, un système d’exploitation Open Source, est utilisé sur plus de 2,5 milliards d’appareils à travers le monde, offrant une plateforme mobile ouverte et adaptable à une multitude de besoins.

Les avantages :

Les avantages de l’Open Source en Afrique sont nombreux :

  • Accessibilité et coût
  • Adaptabilité et personnalisation
  • Collaboration et partage de connaissances

Les problématiques du numérique en Afrique :

  1. Une infrastructure limitée

Selon l’Internet Society, le taux d’adoption d’Internet en Afrique atteint 43 % depuis décembre 2021. Cependant, il existe des disparités significatives entre les différentes régions. En Afrique centrale, près de 39 % de la population n’a pas accès à une couverture haut débit mobile, tandis que ces chiffres sont respectivement de 16 % en Afrique de l’Ouest, 13 % en Afrique de l’Est et 12 % en Afrique australe. Cette disparité entrave la diffusion uniforme des technologies numériques à travers le continent.

2. Manque de compétences techniques :

Il est essentiel de reconnaître l’écart croissant en matière de compétences numériques entre différents pays africains. Tandis que des nations telles que le Nigeria et le Kenya bénéficient d’une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine des technologies de l’information, d’autres pays souffrent d’une grave pénurie de compétences numériques. Cette disparité entrave l’adoption et la progression des solutions numériques innovantes dans ces régions.

Selon un rapport de la SFI, il est prévu que près de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. Toutefois, il est alarmant de constater que seulement 5 à 10 % de ces besoins étaient satisfaits en 2023, comme annoncé lors de l’ouverture des 12e Assises de la transformation digitale en Afrique (ATDA) par son président.

Comment l'Open Source peut aider à l'évolution numérique de l'Afrique :

  1. Éducation et formation : Les disparités en matière d’éducation et de formation numériques nécessitent une approche différenciée. Les pays plus avancés peuvent soutenir la formation et le développement des compétences numériques dans les pays moins avancés grâce à des programmes de coopération et de mentorat. Par exemple, le Rwanda a lancé des initiatives de formation en ligne en collaboration avec des universités étrangères pour combler le fossé en matière de compétences numériques.
  2. Développement local : Encourager le développement local de solutions Open Source adaptées aux besoins spécifiques de chaque pays africain est essentiel. Des initiatives telles que la création de centres d’innovation technologique et de hubs numériques locaux favorisent l’émergence de solutions innovantes, développées par et pour les communautés africaines.
  3. Collaboration régionale et internationale : La collaboration entre les pays africains et avec la communauté internationale est essentielle pour surmonter les disparités numériques. Des partenariats stratégiques entre les pays africains peuvent favoriser le partage de ressources, de connaissances et d’expertise, stimulant ainsi le développement numérique à l’échelle régionale. De plus, la coopération avec des organisations internationales et des partenaires du secteur privé peut fournir un soutien financier et technique pour la mise en œuvre de projets numériques innovants.

Des organisations telles que Open Source Community Africa (OSCA), comme Code for Africa (Cfa) entre autres, jouent un rôle crucial dans l’éducation, l’encadrement, la diffusion d’informations et la réalisation de projets à fort impact pour le développement socio-économique et civique des Africains.

Conclusion :

L’Open Source offre une voie prometteuse pour surmonter les défis du numérique en Afrique, en dépit des disparités nationales. En favorisant l’accessibilité, l’adaptabilité et la collaboration, l’Open Source peut contribuer à l’émergence d’une Afrique numérique inclusive et innovante. Pour exploiter pleinement ce potentiel, il est essentiel de reconnaître et de s’adapter aux besoins spécifiques de chaque pays africain, tout en favorisant la coopération régionale et internationale. En investissant dans l’Open Source et en encourageant l’innovation locale, l’Afrique peut réaliser son plein potentiel dans l’ère numérique en cours.

Sources

A la rencontre de Youssouf MAIGA, Expert DevOps et Co-fondateur de l’APNA

Photo de Youssouf Maïga responsable partenariat APNA

Passionné par l’IT depuis son plus jeune âge, il fait ses premières armes dans l’univers des opérations et celui du développement, pour aujourd’hui évoluer dans un domaine qui allie le meilleur de ces 2 mondes : le DevOps.

Pour nous parler de cette approche qu’il décrit comme une réelle « culture », nous sommes allés à la rencontre de Youssouf MAIGA, expert DevOps et co-fondateur de l’Association pour la Promotion du Numérique en Afrique (APNA).

Bonjour Youssouf, peux-tu te présenter : quel est ton parcours, quel est ton domaine de prédilection ? 

J’ai toujours été attiré par les métiers techniques, j’ai suivi un parcours classique, un baccalauréat scientifique, une licence en science mathématique et informatique puis une école d’ingénieurs. Je suis diplômé de l’école supérieure d’ingénieurs de Rennes (ESIR) avec pour spécialisation les systèmes d’informations.

Durant mes années estudiantines, en parallèle de m’essayer au développement, j’ai pu œuvrer dans le monde associatif, notamment lors de mes trois premières années universitaires au Maroc, durant lesquelles j’ai été chargé de communication de l’Association des Maliens puis vice-président et président des Confédérations des Etudiants Etrangers.

Un parcours riche qui m’a amené à travailler après mes études dans le monde de la prestation de service informatique pour des grands opérateurs télécom (Orange, KPN), puis automobile avec une expérience au sein du groupe Stellantis, pour finir dans le monde bancaire dans lequel j’évolue toujours aujourd’hui chez le Crédit Agricole.

Je travaille au sein d’une équipe transverse sur le cycle de vie des logiciels, de la conception au déploiement. Une fonction qui me permet de m’épanouir dans une approche DevOps soit l’alliance de mes 2 domaines de prédilection.

Pourquoi avoir choisi le DevOps ?

Dès plus mon jeune âge, je me suis passionné par l’IT et tous les sujets qui l’entourent, j’étais souvent la première personne vers laquelle se tournaient mes proches dès qu’ils avaient un problème informatique !

Mon intérêt pour le développement est venu au fil de mes études, et c’est à travers des rencontres enrichissantes que j’ai découvert le DevOps. J’ai été tout de suite captivé par cette approche qui représente selon moi l’élément central de toute la chaine de production, et permet l’interaction avec l’ensemble des parties prenantes.

Peux-tu nous en dire plus sur cette approche ?

Tout d’abord permettez-moi un petit retour en arrière, historiquement dans le monde du logiciel les développeurs évoluaient d’un côté et de l’autre côté les opérationnels (ops) avaient pour mission de déployer le code pour les utilisateurs finaux.

Les objectifs étaient différents avec des développeurs à la recherche d’innovations et d’évolutivité et des opérationnels plus pragmatiques aspirants à plus de stabilité des environnements. Cette organisation en silos ne permettait que peu d’interaction et de communication.

Plus qu’une simple démarche, la culture DevOps est née pour supprimer ces barrières et permettre à ces deux mondes de travailler en totale synergie.

Quelle est la chaine de production entre développeurs et Ops, peux-tu nous décrire les étapes de cette chaîne ?

La chaîne de production entre les développeurs (Dev) et les Opérations (Ops) est souvent appelée la chaîne d’intégration et de déploiement continu (CI/CD), qui est une pratique courante dans le développement logiciel moderne.  On distingue deux parties dans la chaine de production :

La phase CI (soit continuous integration) qui correspond à la conception de l’application, incluant des phases de vérification et de qualification et la production de livrables appelés aussi « Artifacts ».

Ce ou ces artifacts sont envoyés à l’autre partie, la CD (continuous deployment) afin qu’elle puisse déployer l’application dans des environnements de pré-production et de production.

Il existe de nombreux outils associés aux différentes étapes de cette chaîne mais j’aurais l’occasion de vous en dire plus lors d’une prochaine publication via l’APNA 😉.

Il est important de souligner que le DevOps ne se limite pas à la chaine CI/CD, il englobe également toutes les phases d’analyse des besoins des clients, de la planification de projet, du monitoring (surveillance des applications), de la chaine de support aux utilisateurs et tous les aspects collaboratifs et de feedback entre les différentes équipes.

“Je pense très sincèrement que l’éducation est la clé de notre évolution en tant que société, et je suis plus qu’enthousiaste à l’idée d’apporter ma contribution à travers le développement de l’APNA”

Comment devenir DevOps ? Existe-t-il des formations spécifiques ? Quelles sont les compétences requises ?

Le DevOps est relativement récent sur le marché, c’est donc un créneau sur lequel beaucoup d’ingénieurs en informatique, et en administration système se sont positionnées.

Niveau académique, il existe des parcours DevOps dans certaines écoles d’ingénieurs et quelques universités avec des Master dédies.

Des programmes de formation professionnelle, des bootcamp et des certifications spécifiques DevOps sont également disponibles, comme la certification AWS Certified DevOps Engineer, la certification Docker Certified Associate, etc.

L’association 10.000Codeurs dont je suis adhérent professionnel organise des formations pour les jeunes africains dans divers domaines du numérique y compris le DevOps.

En matière de profils, il est important de posséder des soft skills tels que le sens du collectif, du partage, la capacité d’écoute, et bien sûr des compétences techniques en langage de programmation, principalement Linux, mais aussi une bonne connaissance de certaines méthodologies, agiles et des pratiques de développement logiciel telles que CI/CD (Intégration Continue / Déploiement Continue), ainsi qu’une compréhension approfondie des principes de la gestion de la configuration, du déploiement et de la surveillance des applications.

En résumé, devenir DevOps nécessite une combinaison de formation académique, d’auto-apprentissage et de développement de compétences techniques, de collaboration et de compréhension des processus. Il est également crucial de rester à jour avec les évolutions technologiques et les meilleures pratiques du domaine.

Quels sont les bénéfices de la culture DevOps ?

En premier lieu, elle permet une meilleure synergie entre les équipes, mais aussi la réduction du temps de développement et du facteur risque.

Il existe de nombreux autres avantages : l’indicateur TTM (time to market) est réduit, la sécurité est optimisée grâce à des techniques permettant de réduire les potentielles vulnérabilités, ainsi que de meilleurs testings. La qualité globale s’en voit améliorée.

Quelles sont les bonnes pratiques ?

Il me semble essentiel de souligner l’hétérogénéité des niveaux qu’il peut exister dans les équipes. Pour les bonnes pratiques, Il faut revenir aux fondamentaux du DevOps qui se résument en cinq lettres, « CALMS », un acronyme anglais pour Culture, Automation, Lean, Measurement, and Sharing :

  • Culture : Elle implique un changement de mentalité au sein de l’organisation, favorisant la collaboration, la communication transparente, la confiance mutuelle et l’acceptation du risque et des échecs.
  • Automation : Elle concerne l’automatisation des tâches répétitives et manuelles tout au long du cycle de vie du développement logiciel, y compris le déploiement, les tests, la gestion des configurations, etc. Il est important pour les équipes d’identifier les éléments à automatiser selon le contexte du projet et de faire des choix technologiques en fonction des forces et des faiblesses des ressources.
  • Lean : Le principe Lean, inspiré des méthodes de gestion de la production, est appliqué dans DevOps pour éliminer les gaspillages, optimiser les processus et améliorer la productivité. Cela implique l’identification et l’élimination des goulots d’étranglement et des inefficacités dans le processus de livraison logicielle.
  • Measurement : Tout est métrique, tout se mesure et cela consiste à collecter des données pertinentes tout au long du processus DevOps pour évaluer les performances, identifier les domaines d’amélioration et prendre des décisions basées sur des données. Cela peut inclure des métriques telles que le temps de déploiement, la fréquence des déploiements, le temps de résolution des incidents, etc.

Sharing : Le partage est essentiel pour favoriser la collaboration et l’apprentissage au sein de l’organisation. Cela implique de partager des connaissances, des compétences, des outils et des bonnes pratiques entre les équipes de développement, d’exploitation et d’autres parties prenantes.

Quelles évolutions envisages-tu dans ce domaine ?

Le DevOps étant perçue différemment d’une entreprise à l’autre, l’accent est souvent mis sur la partie automatisation. Mon souhait serait d’endosser un rôle de leader dans le domaine et diffuser cette culture DevOps au plus grand nombre d’organisations.

Comment est venu l’idée de fonder l’APNA pour lequel tu es également Responsable Partenariats ?

Au Mali mon pays d’origine, il m’est souvent arrivé d’échanger avec des personnes de mon entourage passionnées par l’IT mais en manque de moyens et de ressources sur place.

De ces discussions a émergé l’idée de contribuer à un projet qui ferait la promotion du digital sur le continent, sans avoir la nécessité d’aller à l’étranger ou de dépenser une fortune pour accéder aux technologies numériques.

Il y a des talents en Afrique qui ne demandent qu’à ce qu’on leur donne les moyens de réaliser leur potentiel, c’est la raison pour laquelle nous avons pris l’initiative avec un groupe d’amis unis par la même aspiration, de fonder l’APNA (Association Pour le Numérique en Afrique).

J’ai souhaité également endosser le rôle de Responsable Partenariats pour plusieurs raisons notamment la possibilité de rencontrer différents acteurs du monde digital mais aussi partager et transmettre.

Sortir de ma zone de confort technique et aller à la rencontre de partenaires, échanger, communiquer avec des contacts au chemin différent est un point d’apprentissage et d’enrichissement au quotidien.

Comment souhaites-tu contribuer à l’évolution de l’APNA ?

A travers mes contacts en France ou à l’international, mes différentes expériences, tout particulièrement sur le plan de la formation je pense avoir des choses à apporter. J’ai en effet déjà été formateur et intervenant pédagogique pour des lycéens leur donnant des cours de soutien en mathématiques.

Je pense très sincèrement que l’éducation est la clé de notre évolution en tant que société, et je suis plus qu’enthousiaste à l’idée d’apporter ma contribution à travers le développement de l’APNA.

Un dernier mot ?

En dernier mot, je souhaite encourager chacun à suivre l’APNA et à envisager l’adhésion. Nos ambitions ne pourront être pleinement réalisées sans l’engagement précieux de bénévoles. Je suis convaincu que de grandes réalisations attendent notre association dans un avenir proche.

L’Association pour la Promotion du Numérique en Afrique est un mouvement qui a pour but de promouvoir activement l’adoption et l’intégration des technologies numériques en Afrique, en mettant l’accent sur l’éducation, l’innovation, l’inclusion et la collaboration.

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